L'ARTISTE

 

Sophie ROCCO est née en 1945 à PARIS. Elle vit et travaille à PARIS.

"(...) A mes yeux Sophie ROCCO est devenue peintre. j'ai cette certitude intuitive, sans d'ailleurs savoir tout à fait ce qu'est un peintre. Ce qui est sûr, c'est qu'elle réussit aujourd'hui cette alchimie capable de transformer cette peinture colorée en matière vivante, c'est qu'elle réussit aussi cette impossible métamorphose capable de changer le drame, la tragédie, en flamboyante beauté. (...)" Marc Perez, peintre, sculpteur.

"(...) Le travail que l'on devine douloureux, déchirant, acharné, s'est fait dans l'épaisseur de cette boue séchée de pigments, ce magma incisé de griffures, d'entailles, autour d'un centre que l'on pressent innomable, irreprésentable - un visage sans doute, à peine encore là, ou luttant dans un effort suprême contre l'annihilation, contre l'enfouissement, tourbillon échardant la pâte - et peut-être la toile même - en un défi à l'absence. (...)". Michelle Viviane Tran Van Khai

"C'est un temps de déséquilibre, où dans la danse, plus que par le verbe, en son silence le corps s'anime. Trépignement, premier pas initié par le talon qui frappe le sol pour scander, pour solliciter quelques puissances chtoniennes auxquelles nous n'avons plus le désir de croire. De ces profondeurs, en écho, une onde tellurique se propage au tréfonds de nous et libère une émotion jusque là indicible. Tout le travail de SOPHIE ROCCO est là.

Sur la toile lentement se sédimentent les pigments. Des violences contenues se cristallisent. La palette restreinte aux ocres : du rouge au jaune claire, parfois nuancée de vert ; résurgence d'un autre temps, des paysages de Calabre, du sud de l'Italie, d'Afrique du Nord. Toutefois ce n'est pas de mémoire qu'il s'agit mais d'un état. Etat minéral originel, informe, celui de la solicitude". Jean-Yves Mesguiche, galeriste.

"(...) Sophie ROCCO fait surgir des êtres esquissés : on ne saurait dire s'ils sont en voie d'apparition ou en cours de disparition, mais leur présence brûle et pénètre. De manière assez mystérieuse, l'imprécision de leurs contours ajoute à leur irréductible puissance. Au contraire des passants éternellement en fuite de Tal Coat (qui semblent s'excuser d'être encore dans le champ visuel), ils luttent pour prendre possession de l'espace, sortir de l'ombre, s'extraire du magma initial, résister à toute tentative d'éradication. Lumière plus que forme, ils disputent durement leur silhouette approximative à une matière épaisse, maniée, travaillée, labourée comme une terre rétive et finalement contrainte à la clairière féconde. Le travail de Sophie nous parle de l'énergie qui préexiste au corps apparent et lui survit : chaque hiver bien sûr l'engloutit en ses entrailles obscures, Perséphone cependant chaque printemps renaît dans la clarté. Le Huron de Voltaire serait bien incapable de différencier une momie d'un cocon, un pompéien pétrifié d'un diamant en sa gangue (...)" Extrait du texte de Béatrice Comte, Figaro Magazine.